Urgence Arménie : appel aux dons pour les réfugiés

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Soutenez les réfugiés Arméniens qui ont fui le Haut-Karabagh en participant à une collecte de dons proposée par l'organisation Un Verre d'Eau.

En quelques jours, la quasi-totalité des Arméniens du Haut-Karabagh (Artsakh) ont fui vers l'Arménie. Chassés de leurs terres millénaires par l’Azerbaïdjan, plus de 100.000 réfugiés sont partis dans l'urgence en laissant toute leur vie derrière eux : leur maison, leur ferme, leurs animaux, leurs souvenirs, la tombe de leurs parents. Et trop souvent aussi celles de leurs enfants.

Leurs églises, monastères et monuments, leurs élégantes croix en pierre ciselées, témoins de 17 siècles de christianisme arménien, sont aujourd’hui tombées dans des mains assassines qui sont déjà à pied d'œuvre pour effacer la mémoire du premier peuple chrétien du monde sur ses terres historiques.

Je suis né et ai vécu toute ma vie en France, jusqu’à l’été 2022 où nous avons déménagé en Arménie avec mon épouse Karine et nos enfants. Nous accueillons maintenant une famille de réfugiés à notre domicile de Yerevan, et en soutenons plusieurs autres.

Voilà ce que me confiait Guéram, 43 ans, réfugié d’Artsakh (Haut-Karabagh), autour de ma table de salle à manger.

"Tu sais Pascal, moi, je ne pense plus à moi. Je ne vis plus pour moi. J’ai déjà vécu 4 guerres. J’ai vu tant de mes copains mourir. J’ai un éclat d’obus logé à quelques centimètres du cœur. Je mourrai probablement un jour à la guerre. Ma femme et mes filles le savent, elles ont pleuré quand je le leur ai dit, mais elles sont au courant. Alors, la seule chose qui compte pour moi, c’est de pouvoir rapidement mettre ma famille à l’abri. Pour qu’ils puissent continuer à vivre quand je ne serai plus là. Mon rôle à moi, c’est de protéger nos frontières pour qu’ils puissent vivre librement."

C’était samedi dernier, tandis que le reste de la famille dormait. Sa femme et ses deux filles adolescentes dans notre lit à Karine et moi. Son bébé dans le petit lit qu’on a pu trouver par ailleurs. Et le frère de Guéram sur le canapé du salon.

Je retenais mes larmes.

Lui aussi.

Il y a encore quelques jours, il avait une ferme avec 50 poules, 13 cochons, 130 brebis, quelques vaches, et une grande serre. Il avait tout construit lui-même. Il employait trois personnes, dont son frère. Aujourd’hui, des inconnus ont installé leurs quartiers chez lui. Et lui n’y retournera plus.

Guéram et sa famille reprennent maintenant leur vie à zéro. Sans se lamenter. Priorité : trouver de quoi se loger et travailler. Nous serons là pour lui. Et pour d’autres qui, comme lui, doivent repartir de zéro.

Pour Guéram, pour Nariné, pour Angelina, Lilit, Gaghik, pour le petit Lévon et tous les autres, ton don est le carburant qui va les remettre en route.

Lien pour participer à la collecte de dons.

Merci pour eux !

Pascal Portoukalian


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